Le célèbre groupe de K-pop BLACKPINK a annoncé la semaine dernière son retour tant attendu avec une tournée mondiale. L’occasion pour mettre un coup de projecteur sur Lisa, membre thaïlandaise du groupe, dont l’influence représente un atout majeur pour son pays d’origine.

Une popularité démesurée

Lalisa Manobal, connue sous son nom de scène Lisa, naît en 1997 dans la province thaïlandaise de Buriram. Repérée par la compagnie coréenne YG Entertainment à ses 13 ans, elle rejoint le groupe BLACKPINK en 2016 et, aux côtés de ses trois autres membres, devient un phénomène planétaire battant une quantité astronomique de records.

En 2023, le Guinness World Records a désigné BLACKPINK comme le « groupe féminin le plus écouté sur Spotify », plateforme de streaming où plusieurs de leurs titres ont dépassé le milliard d’écoutes.

Aujourd’hui, les talents musicaux de Lisa, tant en groupe qu’en solo, sont appréciés par la jeunesse du monde entier, faisant d’elle une personnalité essentielle au rayonnement de la Thaïlande. Malgré le fait qu’elle ne soit pas coréenne, l’idol est l’artiste de K-pop la plus suivie sur les réseaux sociaux. Ses 105 millions d’abonnés sont autant de relais pour promouvoir la culture thaïlandaise à grande échelle. 

Un soft power inégalé : le rayonnement thaïlandais sur tous les continents 

Des traditions culturelles remises au goût du jour

Si Lisa a plusieurs fois décliné les demandes de collaboration du gouvernement thaïlandais, elle ne manque pourtant pas une occasion de promouvoir son pays natal. Cette ambassadrice culturelle au rôle officieux préfère au contraire adopter une approche naturelle et spontanée ; c’est pour cette raison que ses interventions sont si puissantes. 

Sa promotion de la Thaïlande à l’étranger, toujours subtile et sincère, persiste au fil de sa carrière à travers ses clips vidéos et ses publications sur les réseaux sociaux. Rendant fréquemment hommage à ses origines, Lisa promeut en effet tenues et danses traditionnelles, diffusant la culture thaïe aux yeux du monde entier. 

Dans son clip LALISA de 2021, qui comptabilise à ce jour seulement 735 millions de vues (loin derrière les 2,3 milliards de vue de son tube historique BLACKPINK – 뚜두뚜두 (DDU-DU DDU-DU) , elle revêt un habit doré traditionnel, qui a généré un intérêt mondial pour les tenues thaïlandaises et leur histoire.

En 2023, le porte-parole du gouvernement Anucha Burapachaisri a même déclaré que Lisa inspirait grandement la jeunesse à se sentir fière de son identité et à porter des vêtements reflétant ses origines. Il a ajouté que les actions de la star constituaient une grande aide au soft power du pays. 

Une relation renforçant les liens France-Thaïlande

Sa récente romance avec Frédéric Arnault, PDG de la marque de luxe TAG Heuer et patron de la sous-division “Montres” de LVMH, place la chanteuse – et donc la Thaïlande – au cœur de l’industrie du luxe.

Déjà égérie Céline, MAC ou Louis Vuitton, cette relation consolide la présence de l’icône thaïlandaise dans les milieux influents du luxe et de la mode. La culture du Royaume brille ainsi de plus belle en Europe, participant à la renommée du pays sur la scène internationale. 

Lisa, l’icône des foules : son impact sur le tourisme en Thaïlande

“L’effet Lisa” se manifeste majoritairement sur l’influence considérable qu’elle possède sur le tourisme. Une simple visite de cette célébrité suffit à transformer un lieu en réel “hotspot” attirant des foules de visiteurs. 

L’exemple le plus marquant revient à la rue bangkokoise de Yaowarat, qui, au cœur du quartier de Chinatown, apparaît dans son clip “Rockstar”. Sortie en juin dernier, la vidéo a rapidement fait sensation. De nombreux touristes – fans, influenceurs et personnalités publiques confondues – se sont amassés sur les lieux du tournage pour recréer les scènes virales du clip.

Le porte-parole adjoint du gouvernement thaïlandais Rudklao Intawong Suwankiri a commenté l’engouement et a reconnu l’impact de Lisa, en affirmant sa volonté de faire de ce site un nouvel incontournable lors d’une visite de la capitale.

Le président du Conseil du Tourisme de Thaïlande Chamnan Srisawat a également fait remarquer l’importance d’ajustements pour accueillir ce nouvel afflux de visiteurs. Des efforts sur la propreté et la sécurité de Yaowarat ont ainsi été mis en place par les autorités pour s’adapter aux retombées de “l’influence Lisa” : si des barrières séparent déjà les voitures du trottoir, une réelle piétonnisation de la rue est envisagée, et un projet de toilettes publiques est en discussion. 

La sensationnalisation de Yaowarat grâce à la chanteuse n’est pas un événement isolé : lors de sa visite aux temples d’Ayutthaya en 2023, Lisa, vêtue d’une jupe artisanale traditionnelle, avait déjà attiré de nombreux fans sur ce site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. 

Un réel boost pour l’économie

Véritable coup de pouce pour le tourisme, les actions de Lalisa Manobal font parfois penser aux “Swiftonomics”, néologisme américain désignant les retombées économiques de la récente tournée de Taylor Swift, allant parfois jusqu’à revigorer des villes grâce aux millions de dollars générés par sa venue. 

La popularité de Lisa a par exemple donné lieu à un gonflement des ventes de Chada, coiffe traditionnelle repérée dans plusieurs de ses vidéos. Au marché Sampheng de Bangkok, on peut ainsi trouver des stands entiers “We love Lalisa”, décorés de photos encourageant à rejoindre la trend et à acheter les reproductions de ses accessoires. 

Fin 2021, l’idol avait également mentionné au détour d’une phrase son goût pour les boulettes de viande trouvées à la gare de Buriram. Aussitôt, des commandes provenant des quatre coins du pays avaient afflué, faisant augmenter les recettes quotidiennes des vendeurs ambulants, passant de quelques centaines de baht à parfois plus de 10 000 bahts. 

Après l’impact dévastateur du COVID-19, de nombreux commerçants locaux se sont alors dits reconnaissants pour “l’influence Lisa”, et ont témoigné de son impact quotidien visible dans leur chiffre d’affaires. 

Un atout culturel inestimable pour la Thaïlande, conciliant tradition et modernité

À travers des titres évocateurs tels que “MONEY” ou “Rockstar” mais également des costumes rappelant ses origines, Lisa trouve le juste milieu entre modernité et traditions thaïlandaises, faisant briller les multiples facettes du pays à l’international. 

Véritable ambassadrice, son influence rapporte gros au gouvernement ; il est souvent moins coûteux et plus efficace de parier sur “l’effet Lisa” que sur des campagnes publicitaires. Son pouvoir inégalé renforce considérablement la fierté nationale et la diffusion de la culture thaïlandaise à l’échelle globale, faisant d’elle un véritable outil de soft power

En attendant la tournée des BLACKPINK, on retrouvera Lisa faisant ses premiers pas en tant qu’actrice dans la série The White Lotus. Tournée à Phuket, Bangkok, et sur les plages paradisiaques de Koh Samui, la troisième saison sort le 16 février et a déjà commencé à faire du bruit. Un effort culturel commun pour attirer encore plus de touristes, donner de la visibilité à la Thaïlande, et assurer le rayonnement du Royaume à l’international.

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